Dans cette étude, un brouillard d’advection-rayonnement dense, survenu dans la région du Grand Casablanca, au Maroc, dans la nuit du 23 au 24 décembre 2013, est étudié et analysé. La visibilité défavorable induite par la nappe de brouillard a entraîné une série de collisions et de pertes de vies humaines sur une autoroute de la région. Cet événement de brouillard est simulé par le modèle de recherche Méso-NH. Les observations conventionnelles de deux stations synoptiques, l’imagerie par satellite et la réanalyse du Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (ECMWF) sont utilisées pour analyser les processus physiques tout au long du cycle de vie de l’événement. Quelques hypothèses sur l’influence des conditions environnementales (topographie, hétérogénéité terre-mer, urbanisation) sur la prévision numérique du brouillard sont présentées.
L’analyse observationnelle ainsi que les résultats numériques montrent que le transport horizontal de l’humidité, lié au vent du nord au cours de l’après-midi, a favorisé l’apparition de cet événement de brouillard. Le stade de formation était régi par une faible turbulence et un refroidissement radiatif nocturne aux deux stations (station côtière, GMMC et station continentale, GMMN). Une convergence horizontale du flux d’humidité a été observée au sommet de la couche de brouillard, au-dessus de la station côtière, au cours de la phase de maturité, en plus des interactions radiatives-turbulentes. Ces interactions étaient le mécanisme principal conduisant au développement du brouillard à la station continentale à l’intérieur. La phase de dissipation était régie par une zone de divergence horizontale du flux d’humidité liée à un vent sec du sud. Des expériences de sensibilité montrent que la prévision numérique du brouillard côtier est influencée par la topographie, l’urbanisation et les types d’aérosols locaux, mais moins par la couverture terrestre.
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